vendredi 14 mars 2014

Le plafond les droits de scolarités universitaire

Le plafond des droits de scolarités est fixé par crédit universitaire. Un programme compte en moyenne 15 crédits par session, mais plusieurs programmes en comptent plus, augmentant ainsi les droits de scolarité exigibles. De plus, les étudiants peuvent prendre d’avantages de crédits que 15 par session. Ainsi, les programmes qui demandent aux étudiants de faire plus de 30 crédits par année, comme les étudiants en médecine, exigent un montant de frais de scolarités plus élevé à payer.
Il faut noter, également que les droits de scolarités varient selon la catégorie d’étudiant. Il existe trois catégories :
1-      Les étudiants québécois
2-      Les étudiants canadiens ne résidants pas au Québec
3-      Les étudiants internationaux
Au Québec, les droits de scolarités universitaires sont plafonnés par le gouvernement du Québec. Ainsi, toute université est libre de fixer les droits de scolarité qu’elle souhaite, mais toute somme perçue au-delà du plafond sera déduite des subventions de l’université, rendant ainsi inutile une hausse au-delà du plafond. Dans les faits, à quelques exceptions près, les droits de scolarité sont identiques dans tous les programmes et toutes les universités québécoises.
Impact d’une hausse des droits sur la fréquentation universitaire
http://www.youtube.com/watch?v=21L5todTGWo (à voir avant la lecture de cette partie)
Pour bien comprendre cette partie, il faut donc se rappeler que le gel des droits de scolarités a eu pour effet de réduire le coût réel des droits déboursés par les étudiants.  Au Québec, malgré la seule hausse substantielle, la fréquentation universitaire augmenta  de 9% et ensuite a baissé de 7% en 1997-1998. Des études ont montrés que la hausse des droits de scolarités diminue la fréquentation universitaire au Québec. Une étude parue en 2007 explique que les contraintes financières n’expliqueraient que 12% de l’écart de fréquentation, tandis que pour d’autres le taux de fréquentation universitaire des jeunes issus des familles les plus riches était le double de celui des jeunes issus des familles les plus pauvres. Malgré les faibles droits de scolarités, à Québec, la fréquentation universitaire y est parmi les plus faibles au Canada. Toutefois, on a mentionné que les hausses n’ont donc pas eu d’impact significatif à baisse sur la fréquentation universitaire, parce qu’une grande proportion des jeunes issus des milieux défavorisés ne se rendent même pas jusqu’aux portes de l’université.
Une question d’équité
Lorsque l’on examine les coûts de formation pour une année de premier cycle au Québec pour quelques secteurs, ainsi que le pourcentage de ce coût de formation que l’étudiant assume par le biais de ses droits de scolarité, on constate d’énormes disparités50.

On voit donc qu’imposer les mêmes droits de scolarité dans toutes les disciplines, indépendamment des énormes différences dans les coûts de formation, revient implicitement à subventionner plus lourdement les étudiants de certaines filières.
Coûts observés pour la fonction enseignement par étudiant selon le
secteur disciplinaire, 2002-2003
Premier cycle
Coûts observés
Droits de scolarités en % des coûts
Médecine vétérinaire
29 783
6
Médecine dentaire
24 554
7
Sciences infirmières
7 896
21
Médecine
11 567
14
Droit
5 210
32
Lettres
4 011
42
Sciences humaines et sociales
4 213
40
Sciences pures
7 279
23
Génie
7 335
23
Source : LACROIX et TRAHAN (2007). Le Québec et les droits..., op. cit.
Coûts et revenus selon les secteurs disciplinaires, 2002-2003
Premier cycle
Coûts observés
Droits de scolarités en % des coûts
Diff. De revenu après impôt
Médecine dentaire
24 554
7
1672497
Médecine
11 567
14
2360077
Lettres
4 011
42
205758
Sciences humaines et sociales
4 213
40
327990
Génie
7 335
23
957217
Source : LACROIX et TRAHAN (2007). Le Québec et les droits..., op. cit.
Trois conclusions doivent ici être tirées.
— D’abord, une éducation universitaire est si profitable pour l’individu qu’on ne saurait justifier qu’il ne contribue pas sérieusement à son financement.
— Ensuite, les écarts de rendement privé sont tels d’un domaine à un autre que rien ne justifie des droits de scolarité uniformes pour toutes les disciplines.
Mais l’aspect le plus frappant du point de vue de l’équité est le suivant. Les disciplines les plus rentables sont celles dans lesquelles les admissions sont les plus contingentées. Le critère d’admission le plus déterminant dans celles-ci, ce sont les notes obtenues aux paliers précédents. Or, nous savons que la performance académique est fortement liée aux revenus des parents, à leur niveau d’éducation, ou encore au fait d’avoir, par exemple, fréquenté
l’école privée.
En effet, si les frais de scolarité au Québec rejoignaient la moyenne canadienne, cela dégagerait 415 millions de dollars52 de plus annuellement pour les universités québécoises. De cette somme, 300 millions de dollars permettraient d’éliminer l’écart de financement entre les universités du
Québec et celles du reste du Canada, et il resterait 115 millions de dollars pour des bourses visant réellement à aider les jeunes issus des milieux moins fortunés à accéder à l’université.
De plus, comme le gouvernement n’aurait plus à financer le rattrapage causé par des années de sous-financement des universités à partir des fonds publics, il dégagerait des marges de manœuvre qu’il pourrait consacrer, par exemple, à lutter contre le décrochage scolaire au niveau secondaire et contre les autres facteurs qui font que, pour tant de jeunes, les cartes sont jouées bien avant qu’ils ne parviennent à l’âge d’accéder à l’université.
À la lumière de ce qui précède, on voit donc qu’une politique à la fois efficace et équitable de tarification de ce bien précieux qu’est une éducation universitaire suppose à tout le moins l’application des recommandations suivantes.
-    une augmentation du plafond que le gouvernement applique aux droits de scolarité universitaire, afin de se rapprocher de la moyenne canadienne à un rythme graduel et en évitant les rattrapages brutaux, ceci pour refléter davantage la rentabilité économique des études universitaires;
-    un ajustement correspondant des prêts et bourses offerts aux étudiants;
-    une différenciation des droits de scolarité selon les niveaux d’étude et les secteurs disciplinaires, afin de mieux refléter les différences dans les coûts de formation et dans les rendements ultérieurs;
-    une obligation faite aux universités de consacrer un pourcentage prédéterminé des revenus supplémentaires provenant de la hausse des droits de scolarité à des bourses pour les étudiants vraiment issus des milieux défavorisés, qui tiendraient compte des différences dans les droits exigés selon les secteurs, et qui viendraient s’ajouter au programme d’aide financière déjà en place, sur le modèle de ce qui existe déjà en Ontario et en Colombie-Britannique.
Martine Desjardins ne se dit pas en faveur de l’indexation :
http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2014/201403/07/01-4745488-droits-de-scolarite-martine-desjardins-ne-se-dit-pas-en-faveur-de-lindexation.php

«Je vais vous répéter, encore une fois: je suis en faveur de l'accessibilité aux études. Ce qu'on a fait dans le cadre de la campagne de 2012, c'est se battre contre un gouvernement (libéral) qui voulait endetter les générations suivantes, avec une augmentation de 82% des droits de scolarité. C'est 1625 dollars de hausse», a-t-elle déclaré vendredi matin en impromptu de presse.

4 commentaires:

  1. Tout d’abord, ce billet est très intéressant démontre bien comment les frais actuels sont exigés. Par ailleurs, j’apporterais une nuance à une des conclusions tirée dans ce billet.

    « D’abord, une éducation universitaire est si profitable pour l’individu qu’on ne saurait justifier qu’il ne contribue pas sérieusement à son financement »

    Cette forme de financement scolaire provient du régime démocratique pour lequel nous avons, en tant que Canadiens français, adhérés il y a plus de 50 ans. En effet, c’est en 1964, que la laïcisation de l’éducation fait surface et qu’on tente d’instaurer un système d’éducation équitable et publique. Cette accessibilité avait justement comme premier but de donner accès à une majorité de la population, qu’elle soit issue ou non de foyers défavorisés. Ainsi, il serait paradoxal de tenter d’équilibrer toute subvention considérant certains facteurs tel le niveau de scolarisation et le programme étudié. Il deviendrait ingérable et inégalitaire de juger et d’attribuer toute forme de subvention en considérant les gains futurs liés à un métier en particulier.
    Par contre, je suis bien d’accord que certaines distorsions subsistent en ce qui concerne le calcul de l’aide financière au Québec et qu’à ce niveau, il est légitime de remettre en question les critères d’admissibilités et la situation financière familiale souvent peu représentative de celle de l’étudiant.
    En somme, je vous invite à lire cet intéressant article qui démontre, même après des pressions sociales qui ont values une réélection provinciale, à quel point les promesses électorales peuvent être illusoires.

    http://plus.lapresse.ca/screens/4777-0ef8-5323350e-8b38-4da5ac1c6068%7C_0

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  2. Je trouve ce billet très intéressant. En effet, il est important, comme le dit Camille, de connaître comment les frais actuels sont exigés. Cependant, je reste perplexe sur le point que vous soulevez lorsque vous dites que les notes obtenus aux paliers précédent dépendent de l'éducation que l'on a pue en avoir. Je pense que le fait de faire ses études dans une école privée ou une école publique ne change en rien. Le programme reste le même car c'est un programme national.
    Je suis d'accord pour dire que dans les écoles privées les exigences sont plus strictes ce qui pousse les élèves à donner le meilleur d'eux-mêmes. Mais dans les écoles publiques à partir du moment où une personne a de la volonté, elle a les mêmes chances de réussir que quelqu'un qui a suivi ses études dans le privé. Je pense que cette vision des choses, est aussi présente sur d'un point de vue professionnel. Lorsqu'une entreprise voit deux candidatures, une provenant d'HEC et une autre d'une université quelconque, la candidature d'HEC aura la plus grande probabilité d'être retenue. Alors, oui à ce niveau je vous rejoins pour dire qu'une personne ayant plus de moyen peut réussir plus facilement. Mais la question que l'on doit se poser est, est-ce que le fait de pouvoir dispenser de cours dans une grande école de commerces avec des professeurs mondialement connus permet d'améliorer ses capacités professionnelles ou les capacités professionnelles viennent par la suite avec l'expérience et qu'avant de rentrer dans le monde professionnel qu'on sorte de X ou Y école on en est tous au même point?
    En France, la quasi-gratuité des universités permet à l'ensemble des lycéens de poursuivre leurs études. En effet en France est en moyenne de 200€ soit en 300$CAN pour un étudiant quelconque. En revanche, le système d'attribution des bourses en France permet aux étudiants moins aisés d'avoir facilement l'accès à l'université. En effet les bourses sont échelonnées suivant différents échelons. L'échelon 0 est l'échelon le plus bas et permet aux étudiants bénéficiant de cet échelon de payer simplement 5.15€ l'année de scolarité soit environ 8$CAN. Je trouve que ce système devrait être présent partout dans le monde y compris au Québec. Les études sont comme vous le dites si bien dans l'article si profitable pour un individu que tout le monde devrait pouvoir y accéder afin d'orienter sa vie selon ses propres envies et non selon ses moyens.
    Pensez-vous vraiment qu'une refonte du système universitaire au Québec est possible ? Les différentes universités proposent des bourses en interne, qu'en est-il de cela ? Est-ce que ces bourses sont attribuées en priorité aux étudiants en difficultés ? Ou est-ce que sont des bourses de mérites ?

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  3. Je comprends votre point de vue et je le trouve intéressant pour un autre débat. Mais ici, ce qu'on veut montrer c'est justement les avantages de certains par rapport à d'autres par rapport à ce système. Les chances pour un jeune du milieu défavoriser de devenir un médecin est très minime, car ses parents n'ont pas le temps et les moyens pour les encadrer et en plus, ça prend une motivation interne, un exemple familial. Il faut dire qu'il existe toujours des exceptions dans toutes les règles. Ce serait bien de repenser ce système, mais d'autres études doivent démontrer plus clairement les failles de celui-ci. »en ce qui concerne les bourses, je pense qu'elles sont accordées aux étudiants en difficultés et qui ont des mérites également, car on ne fait rien de donner aux gens en difficultés, si ces gens ne peuvent pas atteindre les objectifs de cette bourse. Toutefois, les montants octroyés sont différents et varient selon le type de bourses. Un autre élément, même avec la bourse des étudiants sont frustrés car elle ne répond pas suffisamment à leurs besoins. Je peux te demander en retour, est ce que la comptabilité est, ce que tu aimerais étudier depuis ton enfance? Est-ce qu'on t'a demandé d'être excellent pour prendre cette carrière? Est-ce que tu voudrais que tes enfants soient comptables comme vous?

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  4. Merci pour ta réponse je trouve ton point de vue très intéressant. Je suis vraiment d'accord sur le fait que le cadre familial aide beaucoup lorsqu'un jeune veut prendre l'exemple de ses parents pour la suite de sa carrière. Je suis aussi d'accord pour dire que le système actuel permet aux étudiants ayant plus de moyens d'accéder facilement aux études tandis que les autres font souvent le choix de travailler pour pouvoir mettre de coté afin de pouvoir reprendre ses études par la suite.
    Pour ma part, mes choix d'études ont toujours été fait selon mes envies. Personne ne m'a poussé a faire ces études ou choisir ce domaine. Je n'ai pas pris non plus une personne pour modèle. J'ai choisi d'étudier la comptabilité car j'ai découvert cette matière au cours de mon cursus et j'ai aimé les différentes facettes de ce métier. Mais initialement je voulais être commercial. Je pense qie chacun est libre de faire ses choix et c'est pourquoi je n'obligerais personne a devenir comptable s'il ne le souhaite pas.

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